C’est un fait avéré : la whey fait péter. Du moins certaines wheys. Quiconque consomme de la protéine en poudre a déjà été confronté à la difficile gestion de flatulences à l’odeur nauséabonde, et au risque de vous surprendre, la compréhension de vos pets est intimement liée à la compréhension de votre protéine préférée… qui ne le sera peut-être plus bien longtemps.
La whey : qu’est-ce que c’est ?
La protéine de lactosérum, plus connue sous le doux nom de « whey », est un type de protéine déshydratée issue de l’industrie laitière. Si certains la considèrent comme une pratique dopante diabolique, la whey n’en demeure pas moins un simple complément alimentaire qui, consommé dans le respect de votre régime nutritionnel, permet d’ajuster vos apports protéiques en fonction de vos besoins.
La whey est habituellement produite à partir de lait de vache, et plus précisément le « petit lait » (ou lactosérum, bande de geeks), mais si, vous savez : le résidu liquide translucide qui résulte de la coagulation du lait… toujours pas ? Le liquide en haut du pot de yaourt alors ! Ce liquide que tant de monde rechigne à consommer alors qu’au fond c’est le meilleur de votre petit pot.
Afin de diminuer les coûts de production, certains fabricants récupèrent une whey résiduelle de l’industrie fromagère, whey bien évidemment de qualité biologique moindre en raison des différentes transformations subies par le produit initial. Avec la qualité initiale du produit (intimement liée aux conditions d’élevage et à l’alimentation de nos quadrupèdes à mamelles), le type d’industrie, laitière native ou fromagère, aura une influence considérable sur la qualité de votre whey. Cela ne saurait pourtant être la seule explication de nos gaz intestinaux, car nous pétons avec ou sans whey…
Pourquoi est-ce que vous pétez ?
Votre repas de musclé(e), après avoir été décomposé par les sucs gastriques de votre estomac, arrive à votre intestin grêle et au gros intestin, qui abritent votre microbiote intestinal : une véritable usine à gaz dont les bactéries se nourrissent des nutriments que votre corps n’a pu digérer. Or, en se nourrissant, votre microbiote intestinal produit des déchets sous forme de gaz, qui restent enfermés dans votre intestin jusqu’à en trouver la porte arrière, poussés par une pression un peu trop forte…
Concrètement, vos pets sont essentiellement constitués de dioxyde de carbone, hydrogène et méthane ; ces gaz inodores n’en demeurent pas moins hautement inflammables, et c’est à eux que nous devons ces vidéos de pets enflammés ! L’odeur de vos pets est essentiellement due à 3 gaz qui, bien que présents en quantités moindres, suffisent à aromatiser vos gaz intestinaux : l’indole, le scatole et le sulfure d’hydrogène. Le scatole donne à vos excrétions gazeuses un doux parfum d’excrément, tandis que le sulfure d’hydrogène a cette odeur caractéristique d’oeuf pourri que nous connaissons tous (sauf les princesses).
Abordons justement la question des genres : face au pet, tous égaux ! Que nous soyons hommes, femmes ou non-binaires, nous rejetons entre de 1/4 de litre à plus de deux litres de gaz intestinaux par jour, dépendant à la fois de l’activité de notre microbiote intestinal et des aliments que nous lui proposons.
Et la whey, dans tout ça ?
Comme vous l’aurez compris, différents facteurs influent sur votre capacité à péter, dont la composition de votre microbiote intestinal, mais également la qualité de votre poudre de lactosérum.
En effet, la qualité des protéines en poudre varie en fonction des matières premières, de leur traitement et de leur conservation. Ainsi, une protéine de mauvaise qualité sera logiquement moins bien assimilée par votre organisme Par ailleurs, tout le monde n’affiche pas le même potentiel en terme de flore intestinale: la lactase, enzyme chargée de décomposer le lactose en molécules plus petites et plus facilement assimilables (concrètement, glucose et galactose), n’est pas présente en quantité égale chez tous les individus.
Tout comme certains pratiquants accusent une intolérance au lactose, la protéine de lactosérum peut être difficilement assimilée et provoquer des flatulences marquées chez les sujets les plus sensibles. En clair, si votre enzyme lactase n’est pas assez active ou présente, le lactose ne sera pas décomposé efficacement, ce qui provoquera in fine une prolifération bactérienne à l’origine des émanations gazeuses à l’odeur si caractéristique.
L’odeur de la victoire
En clair, nous ne sommes pas égaux face aux pets: certains pètent fort, d’autres léger, en fanfare ou en silence, mais la palme revient aux princesses pour leurs pets pleins de paillettes !
Mais redevenons sérieux une minute. Si les pets ne sont pas les plus politiquement correctes de nos expressions corporelles, ils n’en demeurent pas moins tout à fait naturels : tout le monde pète et c’est bien normal. Il semblerait même que respirer vos pets soit bon pour la santé… alors pourquoi se priver, n’est-ce pas ?