Une bodybuildeuse, du moins présentée comme tel, est décédée il y a quelques jours, et est actuellement mise en avant par les médias. Les causes exactes du décès restent très vagues : excès de protéines (pas seulement en poudre), ça ne veut rien dire en soi.
Quand il y a excès d’un macronutriment, il y a surtout déséquilibre alimentaire. Donc alimentation non-maîtrisés. Et donc moult problèmes à prévoir.
Une bodybuildeuse, vraiment?
Paix à son âme, certes. Mais en cherchant un petit peu sur le web, je n’ai vu qu’une photo d’elle en compétition, et visiblement c’était en catégorie Bikini. Sans vouloir offenser qui que ce soit, la catégorie Bikini est la catégorie la plus accessible du monde du bodybuilding. Cette femme n’a visiblement fait qu’une seule compétition bikini, à niveau national, mais en Australie: niveau densité de population, et donc concurrents potentiels, on a de quoi relativiser. Les médias la présentent comme « bodybuildeuse », sachant très bien les associations intellectuelles que nous allons y faire, alors que je dirais plutôt que c’est une jeune femme qui voulait se faire plaisir avec de la compétition. De plus, j’ai vu un de ses selfies, avec un produit que je qualifierai de « douteux » (qui me met le doute quoi).
Les protéines: le vrai coupable?
Je ne désignerai pas l’excès de protéines comme le coupable. Le coupable, si on y réfléchit bien, c’est, dans un ordre assez logique : le déséquilibre alimentaire, l’alimentation non maîtrisée, sûrement un objectif trop ambitieux, peut-être de mauvais choix de complément et une mauvaise gestion (en lien avec l’alimentation), et en somme, une hygiène de vie non-adaptée. Alors si le décès est tragique, n’oublions pas qu’il est également banal : tous les jours, des gens meurent. Ne ne pouvons nous émouvoir abusivement du décès d’une personne qui, malheureusement embarquée dans un univers qui la dépassait, a (peut-être) voulu voler trop près du soleil.Son décès peut quand même nous mener à une sobre réflexion.
N’est pas bodybuilder qui veut
Aujourd’hui tout le monde dans le body veut faire de la compète. Veut faire une prépa. Je vois des gens me dire qu’ils sont en prépa alors qu’ils ont clairement, et désolé pour ceux que je vais choquer, un corps de lâche. N’oubliez jamais que ceci est un vrai sport, peu importe que l’on soit « natty » ou « aromatisé ». Même sans produits, une prépa est un sacrifice de vie, et ne pas savoir gérer un tel sacrifice, c’est prendre le parti de mettre sa vie potentiellement en danger.
Dans la plupart des cas, « ça passe ». Et comme « ça passe », on se dit que « ça va passer » pour tout le monde. Et bien non. Ne fais pas de la compétition qui veut, et ne devient pas un grand athlète qui veut. Et encore moins n’importe comment.
Résolutions
Il est grand temps que le monde du bodybuilding, de la force athlétique et des sports que j’appelle « de force » en général, soient pris au sérieux par le grand public et les médias. Mais nous participons tous de cette prise au sérieux. Chaque personne qui médiatise sa prépa pour le critérium départemental comme si c’était la finale d’Olympia, et qui en plus ne va pas au bout, participe du ridicule qui nous touche. Chaque personne qui partage un article mentionnant « les protéines en poudre » au lieu des vraies causes du décès, sur un événement certes tragique, participe de notre ridicule. Car les médias, eux, cette personne décédée, ils n’en ont absolument rien à faire : c’est juste une opportunité de plus de buzzer sur votre naïveté.
Informez-vous. Il en va de vos succès, mais aussi de votre santé.